mercredi 25. septembre 2024
Les lieux résonnent comme une thérapie. Miroirs vers nos infinis, ils nous happent dans les abysses de nos pensées, de nos souvenirs, de moments de vie, en des endroits introspectifs où les couleurs, les odeurs et les émotions, intacts, nous saisissent. Certains, plus subtiles, renferment une nature inaccessible. Nous laissant dans la seule confusion d'une sensation, d'un vague écho qui en tout point dépasse l'existant, d'une profonde conviction mêlée d'un passé éthéré, impersonnel ou d'un futur déjà vécu. Tous ces égrégores, par leurs liens tissés, constituent une insondable toile psychique aux étendues divines. Voyager, découvrir de nouvelles destinations c'est, dans cet immatériel, créer de nouveaux maillages, établir de nouvelles connexions.
De l'immonde vasière où la pourriture et la violence m'enserraient, un appel jaillit. Un cri intérieur déchirant ces sombres marécages humains pour insuffler une inégalable libération: Fuir l'hypoxie, s'extraire de cette boue acide et, le temps d'un instant, tout lâcher, embrasser la vie, se ressourcer.
À peine arrivé en terre Catalane, le dépaysement s’empara de mon esprit. Les montagnes, colossales, se dressaient telles des forteresses gardiennes du secret, de l'Espagne. Ce fut un choc, un envoûtement. Là, sous ce ciel infini, tout semblait possible. Et au cœur de ce monde nouveau, Zoê HABABOU m’apparut, guide lumineuse, prêtresse des mondes cachés. Elle, qui a parcouru des contrées bien plus mystérieuses encore, celles de l’esprit, m’accompagna dans cette exploration des cieux et des abîmes.
Pendant ces quelques jours, nous avons partagé bien plus que des chemins escarpés ou des ciels azurés. C’était un partage d’expériences, de vie. Un dialogue profond où chaque parole résonnait comme un écho lointain de nos propres quêtes existentielles. Zoê, dans sa bienveillance infinie, a tout laissé de côté pour me porter dans ces expéditions. Ses attentions, ses gestes, ses mots : tout était une invitation à la transformation.
Le soleil était notre ouateux gardien, ses rayons chauds nous berçaient. Sous nos pieds, les mondes se succédaient. L'air saturé en iode nous guidait, alors que nous longions les cotes abruptes, que nous dansions sur ces lignes de crêtes, les éléments se déchaînaient: les vents violents, une roche tranchante, des arbustes asséchés et perçants, le vide et une mer avalant l'horizon tentaient de nous faire vaciller, nous atteindre, nous frôler. D'un coup, l'infect nous englua. Une tragique dégueulée de touristes grouillait sur de glaçants et vertigineux bâtiments sans vie. Une Terre-Mère, sur des kilomètres, sans retenu, éventrée et ravagée. Le pillage, la gangrène humaine à son climax, à chaque centimètre carré. Ad nauseam.
Nous traversions au plus vite cette zone asphyxiée pour rejoindre des chemins évidés de toute présence, plus apaisés, où le vivant de nouveau s'exprimait. Des arbres et de grands cactus jalonnaient les sentiers vers une chapelle isolée, perchée au sommet d’un chemin escarpé. Loin de la fureur du monde, nous avons trouvé refuge dans ces murs silencieux. Le temps s’arrêtait, et dans cet espace suspendu, nos âmes se recueillaient en silence. Sur le trajet de notre dernière destination, d'improbables champs de vignes, peu à peu, devenaient omniprésent, comme un message laissé.
Puis il y eut ce jardin, ce parc botanique, une sorte d’éden dissimulé au sein d’un monde en ruine. Dans cette cathédrale naturelle, tout semblait respirer une paix que je n’avais plus connue depuis longtemps. Et à chaque instant, Zoê était là, guide et protectrice, un phare dans cette tempête intérieure.
A ces derniers moments, un signe du destin : un petit être fragile, abandonné, que nous avons recueilli. Ce chaton, si frêle, portait en lui la grâce des innocents et l’écho des légendes. Il n’y avait d’autre nom pour lui que Wish (une de ses toiles, chez Zoê, le matin même, m'avait sans hasard attiré). En cet instant, je ressentis la présence de cet autre monde que Zoê avait tant exploré avec lui, ce chamane disparu mais toujours vivant dans nos mémoires. Le petit Wish devint un symbole, une trace indélébile laissée par l’esprit de cet homme aux dons si puissants.
Ce voyage fut bien plus qu’une simple errance. Ce fut une initiation. Zoê, par son humanité vibrante, fut l'alchimiste qui changea le plomb en or, le temps en expériences précieuses.
À elle, aux montagnes, aux cieux, à Wish : ma gratitude, infinie et éternelle.
dimanche 07. avril 2024
Rédigé dans l'obscurité du 20 mars 2024:
Jusqu'à son dernier souffle, cette délicate boule de neige se dressa en archétype de bravoure et de douceur.
Contre cette brutale et cruelle bactérie mangeuse de chair, jour après jour, je l'ai vu lutter, et en un combat qui fatalement la condamné, nous fûmes les témoins accablés de toutes les forces qu'elle, héroïquement et silencieusement, déployait.
A aucun moment, alors que ma mère et moi faisions couler des pluies d'antibiotiques sur ses tissus laissés à vifs pour espérer, vainement, freiner la progression folle de ces insondables creusés microbiens, et alors que les transports chez le vétérinaires se succédaient d'une façon exponentielle, que les injections et autres tortures se cumulées, jamais elle n'exprima de rancœur à notre égard, jamais elle n'eut de réactions violentes, pas un seul coup de griffe, elle ne montra qu'une faible résistance, une douleur murmurée comme unique rébellion. Témoignant de la résignation entière à cette tragédie, à son triste sort, et de la confiance inconditionnel qu'elle n'eut de cesse, malgré tout, de nous porter.
Ces immondes bacilles ne rongeaient pas seulement son esprit et sa chair, ils dévoraient affreusement son énergie, sa vie. Dieu en est témoin, j'ai tout essayé pour arrêter ce sinistre compte à rebours, en modifiant son alimentation pour la remplir de noix de Saint-Jacques et de rillettes de thon. En vain. Jour après jour, son corps se vidait, devenant une ombre de ce qu'elle avait été, un squelette fragile, passant ses derniers jours cloué dans un doux et ouateux plaide qui lui fut dédié.
Lorsque le froid s'empara de son corps pour la dernière fois, enveloppée dans une épaisse couverture molletonnée, sa patte gauche dépassant, je plaçais deux de mes doigts contre ses coussinets pour la réchauffer..Au moment de les retirer, ce petit corps inerte sortie ces griffes, pour m'agripper et me retenir. Alors je restais. Plusieurs fois nous répétions cette déchirante danse, jusqu'au moment où elle décida de me laisser partir. Ce fut notre dernier échange, gravé à jamais dans mon âme.
Face à cette confession, les rires moqueurs et l'arrogance des cœurs atrophiés pourraient tenter d'envahir cet espace. Je les laisse se noyer dans leur orgueil, leurs préjugés nauséabonds, leur médiocrité et leurs ténèbres. Ils ne pourront écraser ces lignes. Cette ode est une nécessité impérieuse, destinée à tous ceux qui comprendront la profonde gratitude que j'éprouve d'avoir connu cette adorable petite créature et d'avoir partagé nos vies pendant près de 19 ans.
Sachez-le, j'ai toujours vu plus d'humanité dans chaque animal que dans la majorité de ceux qui peuplent mon espèce. Son combat n'était pas seulement contre la maladie, mais aussi contre une société qui, trop souvent, refuse de reconnaître la profondeur des liens qui unissent tous les êtres vivants.
Très chère Aspirine, ma tristesse et mes larmes sont l'encre de cette maigre oraison funèbre, qui loin d'être un simple adieu, demeure un cri déchirant vers les cieux, un refus de laisser l'oubli consumer la mémoire d'une âme si précieuse. En attendant, la Valériane et l'Opium apaiseront les blessures du vide que tu laisses. Les liens du cœur ne se brisent jamais. Dans la roue des incarnations, nous nous retrouverons.
Repose en paix, ma chère Aspirine, dans la sérénité d'une existence éternelle.
Tendres et éternelles pensées...
Sidoine B.
dimanche 28. janvier 2024
Nuit du 2 au 3 janvier 2024
Les vagues de conscience se succédaient, tel des rouleaux répétés de possibles se fondant en des terres oniriques de plus en plus lucides. C'est au travers de ces allers-retours, de ces entre-deux, de ce styx précaire que l'opportunité s'imposa. Un fin moment de bascule à saisir où l'âme flotte dans un corps inerte, encore déconnecté, et où la moindre hésitation renvoie en ses limbes et leurs infernales marécages.
Chaque sortie est un pas de plus vers la maîtrise, l'exploration et l'infinité. Celle-ci, fruit des expériences antérieures, comportait son lot de réflexes acquis : Tout d'abord, ne pas hésiter et s'éloigner rapidement du corps endormi. Traverser l'appartement puis franchir la fenêtre close sans difficulté, pour s'élancer à l’extérieur, royaume de tous les possibles. Contrairement à la précédente expérience où je restais en suspension au-dessus de la route, descendante tel un flocon, cette fois-ci, l'intention de rejoindre l'autre côté de la rue m'a procuré l'élan nécessaire pour y atterrir avec une trajectoire en cloche douce et précise.
Ensuite, une fois posé, il est essentiel de valider l'authenticité de l'expérience. Plusieurs regards furtifs dans la rue pour constater la stabilité de l'environnement, par l'absence de toute altération soudaine. Puis, ressentir en soi la joie indicible mêlée à une sensation de liberté sans bornes, cette capacité inexplicable à percevoir les liens avec les éléments environnants, retrouver une clarté inégalée et une légèreté quasi divine.
Sur cette rue au dénivelé prononcé, je me rappelle les actions que je m'étais engagé à entreprendre dans de telles circonstances (grâce aux précieux conseils d'Aresh, Marc et Borvo). Au-delà de l'audace, de la volonté de foncer sans crainte, l'idée de voler me revient. À peine l'intention posée, je m'élève du sol. La sensation qui m'envahit est singulière. Alors que je monte progressivement, je fixe la maison à l'angle à ma gauche, perchée à près d'un mètre cinquante au-dessus du sol en raison du dénivelé de la rue. Je la vois sous un angle nouveau, en plein milieu de la rue mais à la hauteur de cette bâtisse, puis je la vois en contrebas, observant cet endroit familier sous un angle inédit.
Rapidement, je me dis qu'il me faut choisir une trajectoire, et je me souviens des paroles de Borvo, qui envisageait de se rendre sur une nouvelle planète habitée. Alors, je décide d'aller voir une belle étoile, désireux d'assister à un spectacle enchanteur. Mais à peine ai-je formulé ce souhait que je me retrouve plongé dans l'obscurité totale. Dans d'autres circonstances, cette situation aurait pu m'effrayer, mais étrangement, aucune panique ne m'envahit, juste une légère perplexité, comme lorsque l'on attend dans un ascenseur bloqué. Bloqué dans cette situation, sans trop savoir quoi faire, je décide de réintégrer mon corps. Ce n'est que plus tard dans la journée, après avoir écouté l'Astral-Report de Borvo, que je prends conscience qu'il a été confronté à cette même obscurité, mais m'informant que cet endroit n'était qu'une étape transitoire vers un autre environnement, et que j'aurais dû patienter.
lundi 31. juillet 2023
Disclaimer: cet article relate exclusivement de mon expérience personnelle avec le CBD et ne constitue en aucun cas une promotion de cette substance ni du LSD. Les substances psychoactives comportent des risques potentiels pour la santé et des implications légales, il est donc essentiel de les aborder avec sérieux et en conformité avec la loi. Cet article vise simplement à partager mon vécu et ne doit pas être interprété comme un conseil médical ou une recommandation pour leur usage.
Les migraines, tout comme la fibromyalgie, l'endometriose et tout autres maux insidieux, font partie des enfers à bas bruit stigmatisés et incompris en nos sociétés. Les "c'est psychologique", les "prends un cachet, ça passera", les "p'tite chochote" et d'identiques clichés vides jalonnent tristement notre quotidien. Aux torrents de douleurs se greffent ceux de jugements culpabilisants.
Elles se sont emparées de moi dans ma jeunesse, se sont enracinées et avec le temps, enflèrent terriblement en fréquence et en sévérité. Les céphalés de tension, les névralgies d'Arnold ou les céphalés de Horton (aussi nommées, sans hasard, "migraines suicidaires") demeureront de simples termes, dépourvus de sens, à tous ceux qui se seront vu préservé de ces ténèbres, de leur portée. Nous, prisonniers de ces affres, savons ce qu'être happé par ces trous noirs, écartelé par leurs abysses et nos nerfs à vifs, sans répit, déchirés par leurs griffes acérés. Des heures, des journées enserré dans les bras d'une torture sans fin, par des globes oculaires sur le point d'éclater, d'une boite crânienne, à chaque systole du cœur, sous l'infernale pression endurée, prête à céder et exploser, un mal qui paralyse jusqu'à l'asthénie, qui enfante d'incessantes nausées, une face tiraillée et des vomissements répétés jusqu'au vide, à devenir un être zombifié.
Leurs coûts furent lourd. Tant de postes professionnels majeurs arrachés, trop de voyages, expériences, moments de convivialité avortés et d'innombrables réservations, acomptes à jamais engloutis dans le néant. Elles contribuent, intrinsèquement, à une petite mort, morale, sociale et physique, lente et certaine.
Une quintessence d'a priori arrive encore à s'incarner en des lieux présupposés d'écoute et de prévenance. Mes dernières visites à la médecine du travail furent les traversées de maremmes les plus scabreuses que j'eus à braver. Un épais mur de tranchantes dissensions, face à moi, s'était dressé par certains ersatz en blouses blanches à l'encontre de mes traitements "non-conventionnels" et contre ceux qui m'en avait donné accès. Ces dizaines d'années d'exploration à sonder les différentes voies pharmacologiques, les efforts inlassables d'une généraliste bienveillante, les sporadiques prises en charge, tels d'inestimables interventions séraphiques, d'un clinicien expert en médecine d'urgence et de catastrophe, doté d'un DIU en sédation-analgésie pré-hospitalière, à promptement abattre, par intraveineuses, jusqu'à l'ampoule d'Acupan, de colossales crises qui s'étaient muées en insoutenables et incontrôlables monstres froids. Tout cela vilipendé, ouvertement honnit par de sinistres playmobils aussi bornés qu'inexpérimentés.
Triptans, opoïdes, anti-inflammatoires et amitriptyline, voici les précieux boucliers me permettant de tenir en respect, précairement, cette sombre hydre intérieure. Mais, contre elle, rien n'est absolu et certaines de ses poussées arrivent à briser tout rempart, déployant librement sa fureur démultipliée et révélant en creux ce que renferment naturellement tout pharmakons, leurs limites. Fragile, nu face à cet ogre aux yeux viciés nous savons ce qu'il nous est laissé: pleurer, prier, accepter de se voir, par sa flambée de rage, dévasté, et aux archanges capables d'interférer, jusqu'au plus profond de notre âme, de tout notre coeur, les implorer.
C'est lors d'un renouvellement d'ordonnance que la confession inattendue s'est echappée: Ma généraliste voyait, étrangement, se cumuler les témoignages d'utilisation de CBD par quelques-uns de ses migraineux. A leurs dires ça "aiderait bien", par un effet de bord d'un état de détente engendré, à amoindrir les crises et augmenter leur prophylaxie. De cette suggestion posée, je décidais de saisir cette inconnue, et plonger dans cet océan inexploré du CBD, guidé par la lueur incertaine de l'espoir. Ma généraliste, tel une alchimiste, m'a rappelé les nuances, les mystères et les précautions de cette substance. Décidé de m'abandonner à un skin in the game incertain, mais dans l'obscurité de la migraine, le moindre éclat est un trésor.
Il est probable que certains, aux dogmes étriqués, jugent avec maladresse cette voie thérapeutique, la qualifiant d'exotique, d'étrange, peut-être même d'hérétique. Revenant à omettre ce que constitue l'étendue pharmacologique utilisé pour traiter ces maux, qui au fur des années s'organisa en un vaste jeu de siege musical, où des percées novatrices surgissent, d'autres se voient réévaluées, certaines molécules sont délaissées, réintégrées, portées au nu ou bannis à jamais. Rappelons-nous, le LSD-25, Père de tous les triptans, faisait ouvertement l'objet, hors-psychiatrie, de recherches sur le traitement des migraines extrêmes entre les années cinquante et soixante-dix. Ses implacables résultats conduisirent même certains medecins à l'utiliser, afin de soulager les douleurs de fin de vie, en soins palliatifs. Incontestablement, ce composé détenait le titre de vasoconstricteur le plus puissant, orchestrant sa magie en agissant comme un maestro sur les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A et sous-type 5-HT1. Mais comme tout acteur de la scène psychédélique, le LSD-25 fut finalement relégué dans les ténèbres en raison de ses effets psychotropes et de ses excès dangereux. Cependant, une Troisième Vague, subrepticement, s'annonce à l'horizon depuis quelques années. Un nombre croissant de laboratoires embrassent une nouvelle quête, explorant ces molécules et leurs applications dans le monde médical. Il se peut que, dans ce mouvement, l'ancien maître des migraines, le LSD-25, trouve sa rédemption. Une réhabilitation d'un pouvoir autrefois colossal dans le traitement clinique des migraines.
A entendre le tavernier du CBD-shop ses préparations dépassaient toutes panacées, leurs vertus infléchissaient les pires malheurs, de sa masse opaque de clients frappés d'Alzheimer, Parkinson, de différents cancers ou de douleurs chroniques, tous soulagés par ce prometteur breuvage. Outre l'expectative, je sortis de cette antre avec mon petit sachet de vingt-cinq grammes de cette mixture au goût Roobios, comprenant la concentration de principe actif la plus faible possible. L'occasion d'expérimenter ce remède survint en moins d'une semaine, alors que je sentais une crise algique déployait sa toile, et que je pensais édifier un vertigineux contrefort à mes cathédrales médicamenteuses en ingérant cette initiale tisane de CBD. A son premier contact, une ivresse factice, grossière, dénuée de toute complétude, de toute véritable sérénité, s'ancra brutalement. Une chimère clair-obscur en carton pâte qui, au-delà sa fausseté dérangeante, n'avait aucun effet, direct ou indirect, sur la douleur. En fond, cranté à ce pauvre cirque, je vis prendre pied sa réelle nature, sa pourriture. Une gangrène qui, peu à peu, rongeait tous les plans de la personnalité, infectait le sang, le corps, la psyché et l'inconscient. Tous les rêves, jusqu'à leurs plus petits espaces, sous son emprise, s'assombrirent d'une effrayante noirceur obsidienne.
C'est en mars dernier que je décidais de donner une seconde, et ultime, chance à cette substance. Sans surprise je retrouvais, à l'identique, son entière inefficacité et ses désolantes abîmes. Or, la traversée en terre onirique, toujours aussi obscure, de cette soirée fut surprenante. Alors que mon attention se fixa sur un détail aberrant d'absurdité, mon esprit saisit cette fine fenêtre pour s'extraire et recouvrer sa pleine lucidité. Le voile de l'inconscience une fois déchiré, j'observais l'environnement, ses nuages métalliques et opaques étendues à l'infini, son atmosphère lourde, sa luminosité réduite à l'extrême, la rue dans laquelle j'étais propulsée, son bitume chaotique, ses trottoirs sales et puants, ses quelques passants évidés ainsi que ses innombrables maisons mornes et délabrées qui jalonnaient ce pathétique chemin. Tous les clichés d'un vieux film d'horreur semblaient être exagérément et grossièrement, ici, compilés. C'en était presque trop. Même si l'évidente mise en scène était risible, son air reconnaissable entre mille m'indiqua en quelle strate je me confrontais, ce que Marc nomme communément et justement, les maraicages.
Pleinement conscient de ma condition au sein de ce rêve lucide aux décors grotesques, je décidai d'explorer avec une indifférence teintée d'amusement cette avenue cauchemardesque qui s'offrait à moi. Sur mon trajet un ectoplasme en costume, plus proche du croque-mort que de l'agent immobilier, m'interpelle. Il veut me faire visiter la maison qui trône devant nous. Afin de confirmer sa nature de PNJ, je me précipite dans la maison alors qu'il continue à parler dans le vide. A l'intérieur de la battisse, ils n'avaient rien oublié, le parquet grinçant, les moulures au plafond, le papier peint à moitié moisi et décollé, un gigantesque escalier central, des couches de poussière omniprésentes et quelques maigres bougies comme unique source de lumière.
Au cours de cette exploration divertissante à travers d'immenses pièces, je fis la rencontre d'une famille, le père, la mère et leurs deux enfants. Leur tristesse était palpable pour quiconque aurait croisé leur regard. Ils m'indiquèrent un calendrier accroché au mur, leur unique lien avec le monde extérieur, lequel les maintenait prisonniers de cette vieille demeure. Décidé à continuer mon exploration afin de rechercher d'autres individus qui seraient dans le même cas, je montais dans les autres étages, mais personne d'autre à l'horizon. Lorsque je redescendis, je vis que la famille avait mystérieusement disparu. J'étais donc seul dans cette immense maison. Ayant donc vu tout ce qu'il y avait à voir, je me dirigeais vers la sortie, or, impossible de trouver la porte d'entrée, les pièces se remodelaient sans cesse en infernal labyrinthe.
Les meubles, les portes, les pièces, plus rien n'était un repère fiable. Je remontais pour regarder le calendrier, et là, surprise, il fut réinitialisé, le cercle rouge entouré le premier jour. Ma négligence m'avait conduit à prendre la place de cette famille dans ce jeu angoissant. Essayant de quitter du regard ce satané mensuel, j'arrivais à faire changer les écritures, en nombres, en lettres, en chiffres romain et même en Phyrexian, mais rien ne pouvait modifier l'emplacement de l'entouré rouge. Dans une des rares pièces munis de fenêtre, j'eus tenté de sortir par ce biais, mais e me retrouvai systématiquement dans la même pièce, piégé dans une boucle sans fin, comme dans un jeu vidéo. A chaque passage devant le calendrier, je voyais le cercle se déplacer lentement. Les murs, le plafond, le sol semblaient inébranlables, résistant à tous mes assauts. Le cercle approchait des dernière dates, et à ce moment le croque-mort fit son entrée avec un couple pour la visite de la battisse, me permettant de retrouver la porte de sortie et regagner la rue, laissant ces jeunes tourtereaux à leur funeste sort. De l'exterieur j'ai tenté d'inspecter cette maison. A travers ses vitres on y voyait rien. Sur le trottoir, face à ce mystère, j'essayai de trouver des indices spatiaux, quand soudain, un cheval au galop fonce sur moi (oui, j'ai une phobie des chevaux), me réveillant instantanément.
Ce voyage onirique confirma ce que j'avais instinctivement pressenti, que le CBD est une substance profondément mentale, capable de tendre des pièges subtils et de créer des labyrinthes infinis dans les recoins de l'esprit. Ce fut la deuxième et dernière fois de ma vie que j'expérimentais cette molécule, reconnaissant, sans ambage, que son seul aspect agréable résidait dans son goût de Roobios.
jeudi 15. juin 2023
"Toute révolution franchit systématiquement trois étapes : D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence." Arthur Schopenhauer
Notre époque s'est muée en un gigantesque champs bouillonnant, où sans cesse surgissent et se multiplient prises de conscience, désir de changements, prodigieuses innovations et souhait de rupture à l'existant. En ses fondations, de substantielles lignes de forces s'estompent, se constituent, s'effacent, se raniment, se renforcent, s'entre-mêlent et se brisent, révélant l’obsolescence de son vieux monde qui, peu à peu, s'effrite pour céder la place à une inévitable métamorphose radicale de notre façon de produire, consommer et penser. Parmi ce vivier de révolutions émergentes, une retiendra, ici, particulièrement notre attention: la viande cultivée.
Le sujet sera vecteur de rire et de rage par les chasseurs, les réactionnaires ainsi que pour les apôtres de la mort industrialisée. Aveuglés par leur soif de souffrance, à cette opportunité de changement ils n'y verront qu'un non-sens, pire, un éminent danger à annihiler.
D'autres, plus perfides, saturant jusqu'à leurs sommets les mondes du New-Age et de l'écologie, tristes démiurges du faux-semblant, surjouérent la désolation face aux forêts par les flammes ravagés, de voir la Terre et son écosystème éventrés et pillés, Ils n'eurent de cesse que d'étaler leur désespoir face à l’ignominie d'un règne animal broyé. Affichant avec force leur soutien aux militants de la cause animale, et se prétendant, particulièrement, connectés au vivant. Alors qu'en off, loin de toute caméra, nous fûmes témoins de leurs dégueulées de haine à l'encontre des animalistes, antispécismes, vegans et autres "carencé.e.s", "dégénéré.e.s", "extrémistes" ou "infesté.e.s de basses énergies". Nous vîmes ces quelques éveillé.e.s surplombant le commun s'enorgueillir d'avoir convaincu leurs compagnes, jusqu'alors végétarien.ne.s, de revenir à une consommation assidue de chair animale. Dès lors, nous savons que, quelque soit la substitution proposée et sa qualité, ces fabuleux personnages, feindront le trop, le pas assez, useront de leur habile mauvaise foi afin de rejeter toute innovation qui, de près ou de loin, s'attaquerait à leur petit plaisir gustatif, même s'il est bâti sur une montagne de cruautés et d'abominables fleuves de détresses.
L'hypocrisie atteint son climax quand l'aveux s’entremêle à la fierté de prier, non pas afin de témoigner de sa gratitude auprès d'une quelconque entité éthérée pour le repas permis, quel qu'il soit, mais, par "compassion" à l'animal qui "a donné sa vie" pour fournir la sacro-sainte bidoche dans leur assiette. Aucun wishfull thinking, aucun pseudo-principe karmique fantasmé, ne pourront gommer la réalité selon laquelle tout être vivant aspire, intrinsèquement, à vivre. Aucune "meilleure" condition de vie, aucune lâcheté ne pourront jamais absourdre, atténuer ou justifier les vies arrachées. Même si vos mains jointes sont indemnes de tout sang, vos corps, eux, restent engorgés de cadavres et de mort.
A leur contact, nos espoirs en notre espèce auraient pu se désagréger. Heureusement, nos chemins de vie nous ont permis de rencontrer, en ces mêmes sphères, loin de toute notoriété, des êtres humains qui se sont vu aspiré par l'appel d'une quête intérieure extrême avec les peuples premiers et leur medicina, s'isolant pendant des années au cœur de la Selva ou au fin fond de la Toundra, afin d'embrasser une expérience initiatique puissante et périlleuse, leur permettant de vivre une véritable communion avec le vivant, dans toutes ses manifestations, minérales, végétales, animales, et d'intégrer, jusqu'à dans leur chair, la nécessité sine qua non de tout faire pour les préserver. Par la parole et l'action, à travers leurs choix alimentaires, leur mode de consommation et leur pensée, ils se sont joints aux rangs de ceux qui ressentent une empathie envers la vie et que vous qualifiez de "dégénéré.e.s" ou d'"extrémistes". Ils ont eu le courage de se confronter à leur dissonance cognitive avant de la briser.
Alors, vous l'aurez compris, mon plaidoyer tentera de servir au mieux ceux qui n'ont pas la parole, qui n'ont que la peur et les cris de désespoir. Ceux qui vivent dans l'enfer que notre prétendu humanité a enfanté, cerné de caillebotis, de ferrailles, de barrière, de tôle, d'infernale chaleur, de concentration et d'hypoxie. Tous ceux qui, non humains, dotés d'une conscience, d'émotions et de nocicepteurs, sont jetés dans un couloir de la mort trop tortueux pour permettre un retour en arrière, poussés dans une salle où les crânes sont fracassés à la chaîne, où les gorges et les carotides sont tranchées presque mécaniquement, de façon incessante. Jusqu'à l'agonie et le dernier battement de cœur.
En m'adressant à mes contemporains qui ont suffisamment cheminé pour comprendre l'ignominie de la viande conventionnelle et tout l'enjeu que la viande cultivée permettrait, je ne cherche pas à les convaincre, mais à leur fournir toutes les avancées sur le sujet afin de renforcer leur choix de se détourner de ce triste massacre de masse.
S'obstiner à nourrir cet ogre dantesque, nous le savons, contribue à précipiter une imminente tragédie environnementale. Sa voracité ne cesse de croître, rongeant jusqu'à l'os notre écosystème. Pris par un déni collectif et guidées par des striatums en roue libre, nos sociétés restent crantés à une délirante production de viande conventionnelle qui demeure les facteurs majeures à l'augmentation de gaz à effet de serre, à une curée insoutenable en eau et en céréales, ainsi qu'à une tragique déforestation, incluant le "poumon de notre planète", la forêt Amazonienne.
La viande cultivée se propose de nous extirper de ces folies amorales et écocidaires. Pour le comprendre, des préjugés doivent être dépassés, et des évidences rappelées: La viande cultivée n'est pas un énième simili, elle n'est ni plus ni moins que de l'authentique viande. Or, contrairement à la viande conventionnelle, celle-ci est décorrélée de toute mise à mort ou quelconque forme de barbaries. Cultivée in-vitro, transposant à l'identique les mécanismes cellulaires et biochimiques se déroulant à l'intérieur du corps de l'animal, elle permet de produire les mêmes éléments qui constitue la viande conventionnelle, majoritairement constituée de cellules musculaires, graisseuses et de tissus conjonctifs.
Son procédé pourrait se résumer, de façon non-exhaustive, à ces quelques étapes: Le prélèvement de cellules souches (CS) par méthode mini-invasive sur un animal ou un oeuf, ces CS seront triées puis stockées dans une banque de cellules. De là, des fibroblastes, myoblastes, cellules mésenchymateuse ou iPSC (CS Pluripotente induite) pourront être sélectionnées et déposées dans des cultivateurs (aussi appelés bioréacteurs) pour se multiplier exponentiellement. Dedans, tout y sera contrôlé, l'apport d’oxygène, la température, le pH, les niveaux des métabolites ainsi que l'approvisionnement de milieu nutritif. Ces milieux nutritifs délivrant aux cellules du glucose, des sels inorganiques, des acides animés, des facteurs de croissance (nous en reparlerons plus bas), des lipides et antioxydants, fournissant les nutriments nécessaires à leur prolifération ou différenciation. Enfin, une dernière étape non-systématique, l’échafaudage de matrice extra-cellulaire fournissant aux cellules un support structurel pour s'y adhérer, se différencier ou mûrir.
Cette mise en abîme des processus de culture de la viande cultivée, je le sais, précipitera une déversé d'indignations, d'appels à l'ignominie, à l'impensable par certains, obsédés de ses caractères "artificiels" ou "de laboratoire". A eux, rappelons à quel point nos frigos, congélateurs, garde-manger et, de facto, nos assiettes, en artificialisation sont déjà saturés. Tous ces lieux, locaux ou industriels, du laboratoire à l'usine en passant par la petite exploitation, intégrant les principes de contrôle qualité, d’hygiène, de pasteurisation, de stérilisation, de transformation et de conditionnement, permirent à nos sociétés d'avoir accès à une nourriture sécurisée de tout danger bactérien et autre. A cet égard, la culture cellulaire de viande est, peu ou prou, similaire aux processus de brassage de la bière ou de culture de spiruline.
De tous les fléaux qui menacent notre civilisation, l'antibioresistance est l'un qui, de jour en jour, enfle dramatiquement. Nous la savons étroitement liée au domaine de l'agriculture animale, et plus particulièrement à l'élevage intensif. Cette seule activité concentre près de 70% des antibiotiques utilisés. La viande cultivée serait une voie prometteuse pour endiguer ce malheur qui nous frôle et promet de nous emporter.
Le champ de Biopharma nous démontre qu'une production sans antibiotique avec des taux de contamination de lots très faible (2%), affirmant une contamination contrôlée avec succés dans l’écrasante majorité des cas, demeure possible. Cette capacité puissante d'asepsie doit être adaptée à la culture de viande en abandonnant les techniques classiques de stérilisation thermique ou par irradiation, qui ont un impact direct sur le processus de création de la matrice extracellulaire, au profit de techniques plus adaptées telles que l'utilisation d'iode, de plasma gazeux, d'ultraviolets ou de lyophilisation. Pour incarner cette faisabilité, GoodMeat, par exemple, a déjà produit sa viande cultivée sans antibiotiques (et sans OGM), ainsi que Bio. Tech. Foods qui a annoncé que ses adipocytes étaient exempts d'antibiotiques.
Toutefois, une utilisation acceptable d'antibiotiques reste envisageable pour la culture de viande. Une possibilité acceptable par son usage, éventuel, suffisamment étriqué lors, seulement, de la phase de pré-production (voir schéma), pour l'isolement cellulaire et le développement de sa lignée. Permettant des quantités minuscules et des temps d'exposition assez court aux antibiotiques, contrairement aux volumes administrés et aux mois de vie de l'animal au contact répété d'antimicrobiens pour la viande conventionnelle. Même si la tendance montre clairement un emploi dénué d'antibiotique par la majorité des acteurs de la viande cultivée, leur recours, relativement en marge, reste, intrinsèquement, une éventualité à impact minime.
La question des hormones est également cruciale. La consommation de viande conventionnelle induit l'ingestion d'un lot d'hormones présent naturellement dans le morceau d'animal abattu. Nous avons, plus haut, évoqué l'existence de facteurs de croissance dans les solutions nutritives de la viande cultivée. Ceux susceptible d'être les plus utilisés seraient les FGF2, IGF1, NRG1, PDGFB, EGF, TGFβ pour les facteurs de croissance, et l'albumine, la transferrine, l'insuline pour les protéines recombinantes.
Précisons leur portée en nous appuyant, par exemple, sur l'ontologie du FGF (Fibroblast Growth Factor). Protéines de signalisation produites par les Fibroblastes présents dans les tissus conjonctifs de n'importe quel morceau de viande conventionnelle. Leur durée de vie dans l'organisme est d’environ huit heures, et leur thermolabilité permet une forte baisse lors de la cuisson. De plus, ces éventuelles protéines restantes seraient dégradées lors de l'ingestion, par l'estomac. Cependant, ces facteurs de croissance ayant un coût financier non-négligeable, Andrew J. Stout et son équipe ont tout récemment publié leur premier essai concluant et prometteur de viande cultivée grâce à un principe de signalisation autocrinienne (par la conception de Immortalized Bovine Satellite Cells (iBSCs)), bypassant toute nécessité de FGF2.
De là, il est utile de rappeler que si les facteurs de croissance se situent dans les tissus de la viande (cultivée et conventionnelle), d'autres molécules produits par les glandes (pour le cas de la vache, par exemple), des hormones circulantes dans le sang pour influer sur le développement de différents tissus, ne se trouvent donc qu'exclusivement dans la viande traditionnelle.
Pour résumer, tous les éléments actuels, et les dernières avancées, semblent révéler que la viande cultivée commercialisée contiendra moins d'hormones que celle d'une vache nourrie à l'herbe.
Même si nos aspirations en la viande cultivée resteront indéfectiblement mus par ses intrinsèques considérations éthiques, comme moyen de lever les cruautés sans nom infligés au règne animal, nous ne pouvons occulter ses effets positifs sur notre actuelle aporie environnementale. Rien que pour la production de viande bovine, passer en viande cultivée (en utilisant de l’énergie décarbonnée) réduirait potentiellement son émission de gaz à effet de serre de 92%, nécessiterait jusqu'à 90% de terres en moins et demanderait 66% moins d'eau. Un autre non-négligeable effet de bord serait celui de faire diminuer significativement les risques de zoonose, que nous savons majoritairement liés à l'élevage intensif, car la viande cultivée ne requerrerait pas les folles concentrations d'animaux que nous connaissons.
Ce domaine naissant s'accompagne de son effervescence, de son flot de progrès qui avance à une vitesse vertigineuse, mais également de ces défis à relever, d'optimisations, d'accessibilité du produit et de pédagogie pour contrer les préjugés ou les fausses informations. Il est regrettable de constater la diffusion de publications sensationnalistes et délirantes sur les réseaux sociaux, affirmant sans vergogne que la culture cellulaire de viande repose sur des cellules cancéreuses, une absurdité sans nom et une manipulation grossière basée sur la déformation du concept d'immortalisation cellulaire. Heureusement, cette idée a été indéniablement réfutée, comme l'a démontré de manière éloquente Eliott Swartz, et soutenue par les conclusions des 23 experts internationaux de la FAO qui ont réaffirmé l'innocuité totale de la consommation de viande produite à partir de cellules initiales, comme les iBCSs, par exemple.
Mes camarades antispécistes critiqueront le prélèvement, son procédé et ce qu'il inclut, ne souhaitant aucune souffrance ou contrainte pour tout animal. Comme eux, mon espoir est de voir un monde adoptant majoritairement une alimentation végétale, or avant que cette utopie se produise (ou non) nécessitera du temps, beaucoup de temps. Dés lors, en attendant, je préfère voir quelques animaux biopsiés plutôt que de continuer à en condamner des millions, ou des milliards à la mort.
Les technophobes obstinés pourront s'opposer à la notion de "laboratoire", sans voir que cette révolution naissante a d'abord été explorée par de petites start-ups et laboratoires en tant qu'étape préliminaire. À mesure que la législation évolue en ce sens, ces technologies pourraient être adoptées pour une production industrielle ou être rendues accessibles à travers de petites exploitations agricoles ou d'autres structures locales.
Le point de bascule semble de plus en plus proche. Après Singapour, ce sont les Etats-unis qui délivrent les premières approbations, par la FAO et l'USDA, pour commercialiser de la viande cultivée. L'entreprise BelieverMeat, entre autre, s'est déjà déclaré prêt à en produire en quantité industrielle, sans antibiotiques, conservateurs ou colorants atificiels, tout en garantissant un prix abordable pour le consommateur.
Cela présage un avenir où la viande traditionnelle sera peu à peu abandonnée pour être remplacée par de la viande cultivée, offrant des sensations gustatives et des propriétés nutritionnelles identiques, et entraînant un changement civilisationnel plus éthique et plus écologique.
dimanche 21. mai 2023
En février dernier, Loic rédigeait un court article sur la faculté d'écholocalisation utilisée par les chauve-souris et les dauphins (s'appuyant sur un tweet de Maximo).
Alors, je l'avais étonné en portant à sa connaissance que ce principe d'écholocalisation avait déjà était saisit depuis un moment par des non-voyants pour percevoir les obstacles.
Au delà la désacralisation de "supers pouvoirs", la question latente du biomimétisme y est centrale. "Regarder et apprendre" furent son enseignement par les indigènes et la forêt Amazonienne.
Sagesse que nous avons annihilée. Notre savoir doit renoué, respecté et s'harmoniser avec le vivant.
lundi 24. avril 2023
La douleur ne s'estompe jamais. Elle reste ancrée dans notre cœur et dans notre âme, chaque jour qui passe, chaque instant qui s'écoule. Aujourd'hui, nous commémorons les 108 ans du génocide arménien, un massacre perpétré contre notre peuple, notre culture, notre identité.
Je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces vies brisées, à tous ces rêves anéantis, à tous ces êtres chers perdus. Comment peut-on oublier la terreur qui a régné dans les villes et villages arméniens, les déportations forcées vers des camps de la mort, les massacres brutaux, les viols, les tortures ? Comment peut-on ignorer la négation systématique de ces atrocités par les autorités turques, la complicité de nombreux pays qui ont préféré fermer les yeux, le silence assourdissant de la communauté internationale ?
Nous commémorons aujourd'hui cette tragédie pour ne jamais oublier, pour honorer la mémoire de nos ancêtres et pour rappeler au monde que justice n'a pas été rendue. Nous n'oublions pas que ce génocide a inspiré d'autres horreurs, d'autres violences perpétrées à travers le monde. Nous n'oublions pas que la haine, la xénophobie et le racisme ont encore cours aujourd'hui, menaçant à nouveau notre humanité commune. Alors, aujourd'hui, je rends hommage à tous ceux qui ont souffert, à tous ceux qui ont lutté pour notre survie, à tous ceux qui ont perdu la vie dans ce génocide.
Je prie pour que leurs âmes reposent en paix et pour que la justice soit enfin rendue.
Nous n'oublierons jamais.
vendredi 07. avril 2023
Ayant investigué, à l'époque, le mécanisme de la MethHb par intoxication au nitrite d'isopropyl j'étais, inévitablement, conduit vers l'énorme travail de Valérian Reithinger sur le sujet.
Tout comme la CarboxyHb par intox au CO, la SpO2 donnant des valeurs normales, les GS sont requis. Or, en l'attente d'un Cobas CB221 ou autre, un petit test de MacGyver reste possible. Une astuce ingénieuse livrée lors de sa présentation, qu'il me semblait intéressant de vous transmettre ici.
En s'appuyant sur la coloration typique du sang lors d'une MethHbémie (marron chocolat): "On peut, à l’hôpital au lit du malade, faire barboter de l’oxygène pur dans le sang; celui-ci garde sa couleur. Lorsqu’on ne dispose pas de source d’oxygène, on peut prélever 1 ml de sang dans une seringue de 10 ml. On remplit le reste de la seringue avec de l’air. On obture et on secoue énergiquement pendant une minute. Si le sang garde sa couleur chocolat, il existe une méthémoglobinémie" (vu que l'O2 ne peut pas se fixer à cause de l'oxydation du Fe2+ en Fe3+)
Génialissime !
jeudi 23. février 2023
Ce billet est la copie de mon post FaceBook publié le 23 février 2023
En cette vaste bouffée délirante à ciel ouvert, où coexiste apparat et réalité, autolyse et survie, hubris et abnégation, nos sociétés semblent manifester les prémices de leurs obsolescences. Les temps sont cycliques, et les civilisations rompues laissent place à de nouvelles. Toutes les richesses que nous avons acquises, de connaissances, de créativités ou d’échanges, qui permirent d’assurer notre survie et un certain confort matériel, semblent révéler nos carences inavouées et leur terrible fuite en avant.
En fond, un courant enfle, une future révolution qui peu à peu, en réponse, à nous se propose: celle de la Conscience. Une évolution impliquant une refonte radicale de l’existant, faisant éclore une population considérant ses erreurs passées, ses mauvaises décisions, et repensant ses fondements par une réelle sagesse où la protection sine qua non du vivant serait omniprésente, où tous les règnes, Minéral, Végétal et Animal, seraient préservés de notre déraison, et de notre cruauté. Un collectif conscient de son hyposensibilité, de son hypoxie, de ses valeurs intrinsèquement humaines à retrouver, de sa structure sociétaire, de sa consommation et ses moyens de production à réviser en profondeur.
Partout, des initiatives en ce sens se déploient. Parmi elles, entre autres, celle de Loic Le Meur. Un entrepreneur français, pionnier du Web au début des années 2000, qui fut happé durant près de 5 ans en plein coeur de la forêt Amazonienne, à une singulière initiation à la médicina, cumulant intensément Dietas, Vision-Quests, cérémonies et autres savoirs ancestraux qui le transformèrent à jamais, par une conscience élargie et, in extenso, une haute sérénité. De retour, il fonda PAUA.life afin de relier, et non plus opposer, deux concepts majeurs “Ancient & future Technologies”:
“Nous avons l'opportunité de réintégrer les connaissances anciennes dans notre civilisation moderne pour créer un nouveau récit pour l'humanité qui offre une vision positive de l'avenir de notre civilisation. Paua est la création de connexions entre le monde matériel et les royaumes spirituels, tout en offrant une exploration dans un large gamme de connaissances anciennes. Paua explorera l'avenir du Web3, du metaverse et de l'IA ainsi que comment la conscience peut être la base fondamentale pour conduire des affaires, des applications et la transformation de soi. Nous offrons un espace aux personnes visant les mêmes esprits pour se réunir, pour rêver de notre avenir, pour activer leur but de vie et se rappeler de la responsabilité que nous avons en tant que gardiens de cette planète.”
Les drones, originaires du domaine militaire tombés dans le civil, ont commencé à prendre pied en certains secteurs. Dans l’audiovisuel, pour tous les plans aériens qui nécessitaient la mobilisation d’hélicoptères ou autres moyens importants, aujourd’hui ces drones s’y sont substitués comme solution moins coûteuse, infiniment plus pratique et, surtout, beaucoup plus écologique. Idem dans le secteur de l’expertise de bâtiments, où un entrepreneur comme Vincent s’est saisit de cette innovation pour fournir de précis diagnostiques immobiliers et topologiques, grâce à de petits et puissants aéronefs tenant dans quelques valises.
Outre quoi, ces avancées technologiques sont considérables, tout en réduisant nos impacts sur l’écosystème, leurs applications n’en sont qu’à leur début. En fevrier dernier sortait une publication de l’ERC évoquant les bénéfices majeurs des drones dans les soins d’urgences, par l’apport de matériel médical: DEA, anticonvulsivants, antihistaminiques, etc.
Vous le savez, durant près de 18ans j’ai été engagé en une activité de prompt secours, en qualité de secouriste puis de formateur. Mes ami.e.s, certains d’entre vous m’ont transmis ce savoir précieux, technique, théorique, pratique ou pédagogique. Pansant au mieux, à vos cotés, les giclées de sang, les os brisés, les malaises saturés et la détresse traversée, ainsi qu’en formant le grand public ou les futures flottes d’équipier.e.s, tandis que, parallèlement, ma formation professionnelle m’emmena à accéder aux plus grands services et laboratoires de la région (Hematologie-Hemostase, Neurovasc, Réa, etc.). Alors, comme vous, je sais les drames qu’un délai trop long dans une prise en charge peut engendrer, et comment les drones pourraient y pallier.
Ils pourraient même remodeler notre système médical actuel, permettant un maillage en des zones désertées ou inaccessibles, livrant un traitement ou matériel nécessaire sur place, mais également, on peut l’imaginer, transporter des échantillons biologiques pour analyse, ou bien déposer des Cogniscans, des EEG/ECG miniaturisés où il y aurait besoin.
Ce changement est à notre portée. Malgré ça, depuis 2014 nos sociétés l’ont ignoré, préférant orienter cet outils pour le contrôle de la population (cf. Chine), l’escalade militaire, la livraison de fastfood ou la livraison de commandes Amazon dont nous connaissons l’impact écologique délétère.
Toutefois, je suis convaincu que cette opportunité sera saisie. De part son accessibilité. J’ai vu plusieurs châssis de drones imprimés au Fablab Robert-Houdin, et avec quelle facilité un tel projet pouvait prendre forme. Et d’autre part, les appuis du secteur privé (similaire à PAUA) qui, par ses prises de conscience émergentes, désinvestiront le superflu et la nocivité pour alimenter d’autres directions plus alignées à un monde toujours plus conscient, lucide de ses conséquences, de ses choix et ses défis.
samedi 04. février 2023
A mes ami.e.s...
Notre civilisation c’est édifiée sur une succession de révolutions: cognitive, de sédentarisation, industrielle puis numérique. Le développement de cette dernière se lova, conjointement, à celui de notre génération. Nous qui, la dizaine d’années fraîchement passée, codions nos premières lignes de Pascal sur nos Amstrad1512, qui fûmes témoins direct de la loi de Moore par la croissance, exponentielle, de la capacité des processeurs que nous usions, 486DX, P100, 133, PII, PIII, ainsi que tout ceux qui suivirent, et, plus que tout, qui vîmes se déployer sous nos pieds un nouveau continent étendu à l’infini, vierge de toute emprise et de toute hypoxie, nous entrevoyions, par sa colossale force de frappe computationnelle et connective, la profonde évolution que le réseau des réseaux allait enfanter, et ainsi remodeler l’existant comme jamais.
Dans un ultime réflexe de survie, l’ancien monde en décomposition devant nous se dressa, et lâcha sa horde affamée sur notre utopie fraîchement bâtie. Omniprésent en tout lieu médiatique, vociférant à l’envie les pires sophismes comme vérité irréfutable, ces êtres évidés aimaient comparer notre espace de liberté, d’échange inconditionnel et d’humanité à un infâme far-west, où les pires perversions seraient norme, où l’immondice serait promu et, où chaque millimètre de cet éther serait l’expression de tous les dangers. Inévitablement, une lutte s’amorça. Ils tentèrent de contrôler la connexion de tous, afin de contrer le flux de contenus copyrightés qui, sur la toile, non pas se raréfiaient mais se décuplaient invariablement, plutôt que d’oeuvrer à une licence globale prise en charge par l’Etat permettant un levier culturel français sans précédent. Sous couvert de vouloir combattre la pédocriminalité et le terrorisme, ils cherchèrent à établir une surveillance de masse plutôt que de renforcer les cellules gouvernementales qui, par un suivi ciblé, bataillent quotidiennement à ce noble sacerdoce. Non, les priorités de ce monde dépassé ne furent jamais d’accompagner l’élaboration de cet endroit intrinsèquement démocratique et horizontal, mais bien de l’annihiler.
Avec le temps, la toile se densifia, se structura et constamment se développa. De nouveaux usages, d’inattendues tendances et de fraîches optimisations aménagèrent le virtuel. Nos années de lycées furent l’incarnation de Hackers et Seconde B mêlées. Le soir venu, notre salon IRC restait une extension de nos espaces conversationnels, de notre brasserie habituelle, du self de notre bahut ou de la cour de récréation. Chacun de nous hébergeait son serveur FTP, permettant de glaner ou de céder, chez les uns et les autres, quelques pépites nouvelles ou d’originaux agencements. L’étayage d’un tel lacis numérique s’opéra par un savoir technique que, progressivement, nous amassions de façon autodidacte, par nécessité, sans aucune prétention. Peu à peu, la société entière se saisit de cette révolution, et initia à une refonte complète, se délestant de la technophilie pour un frontispice, un visuel indéniablement plus accessible pour tout profane, par la floraison massive de blogs, de podcasts, forums et autres. Par ses pionniers, plusieurs lignes semblaient se dégager. A travers les événements, conférences et interviews, ces figures tel que Loic Lemeur, Richard Stallman, Benjamin Bayart ou Tristan Nitot exposaient leurs visions, des plus libérales aux plus collectivistes. Pourtant, d’autres courants de fond semblaient déjà être actés.
Parallèlement où une fièvre enflamma les esprits: La “révolution Start-up”, qui promptement s’effondra sous son propre poids et sa substantielle démesure, nous vîmes la pluralité se faire entièrement absorber par un colossal monopole. L’exemple le plus flagrant étant nos habituels moteurs de recherche, tel que Lycos, Altavista et d’autres, broyés à jamais par un Google devenu Gold Standard en son domaine.
Ils ne sont, encore aujourd’hui, qu’une poignée de multinationales à se partager le Web. Tout autres espaces aux alentours furent dépeuplés, asséchés, puis phagocytés. La navigation en cette immensité réduite, tristement, à l’unique port quatre-vingt et quelques plateformes limitantes.
Nous vîmes leur attraction aspirer la masse, par la facilité et l’illusion. Ils devinrent d’incontournables extensions à notre réel. Facebook, Twitter, Youtube, depuis, devenus une de nos reliances humaines, notre agora et notre corps social.
Puis, subitement, ce reflet de notre réalité vit émerger ses monstres. Une ruée abominable de Trolls, Bots, vils officines et sombres groupuscules enflait en nos espaces, de façon démultipliée, jusqu’à sa saturation. Avec eux, la pourriture prit pied, la haine, la moquerie, le jugement et l’inhumanité infectèrent, sans aucune retenu, tout échanges, toutes bienveillances, toutes bienséances, toutes beautés et tout espoirs tissés.
A ces omniprésentes vasières, s’y greffa le délire de l’égo. Porté au nu par d’immodestes influenceurs.ses, un culte de l’apparat emplie de fausseté et de vide qui inonda les esprits, nos références puis, la société. La perception d’un réel lissé, estropié de tout relief, par l’ajustement de filtres successifs, où même les concepts, les termes et les idées furent travesties.
Initialement, était désigné.e de Geek chaque marginalisé.e cumulant une obsession dévorante pour la technologie, l’informatique et l’électronique, une vie sociale de no-life coupée de tout public, ainsi qu’une soif insatiable à comprendre, désassembler, réagencer, détourner, hacker, disséquer et réinventer non-stop le software, le hardware ou tout sujet observé. Amputé de ce sacerdoce et cette expertise, depuis ce qualificatif s’est vu enorgueilli à la merci de tristes personnages étrangers à quelconque code ou fer à souder, dont l’unique talent réside en l’accumulation immodérée et astronomique de figurines ou tout autres gadgets laissés sous emballage, et fièrement étalés.
Une à une, nous avons sentis les richesses s’échapper: La diversité, la créativité et la liberté se sont vu avaler, uniformiser, néo-capitaliser et, plus que tout, centraliser. La seule raison de ces quelques lignes, que je vous devais, mes ami.e.s, était de vous livrer mes convictions sur la nature de ces lieux asphyxiés.
A cette longue nécessaire mise en abîme se succèdent d’évidentes considérations.
Comment, alors que tous avions déployé nos parcelles personnelles (sites, blogs, podcasts, etc.) chez des hébergeurs que nous connaissions ou auto-hébergé, que nous avions appris à bâtir et mettre en forme nos univers de A à Z, oui, comment en est-on arrivé à délaisser ce contrôle et cette précieuse indépendance pour quelques plateformes privées aux valeurs éthiques, que nous savons, relatives ?
La facilité, surement. Une bascule qui permit aux GAFAM de rafler, en leurs filets, l’Humanité. Or, cette simplification n’était pas du clef-en-main, mais du pré-mâché. Car, il n’est question, finalement, que de renseigner quelques champs par nos contenus personnels en des cadres pré-établis, limités par ces structures et leurs intérêts. Mais de cette accessibilité et une fausse gratuité jaillit le danger que personne n’accepte de voir: l’infini pouvoir cédé. Le poids de ces réseaux sociaux, plateformes de vente en ligne et autres systèmes est tel qu’il ne fait pas d’eux de simples carrefours, mais d’irrépressibles points névralgiques, des centres si magnétiques qu’ils en courbèrent la toile jusqu’à sa minitelisation. Leurs fleuves et leurs montagnes de DATAs emmagasinées sont vertigineux.
“M’en fout, moi j’ai rien à cacher” me répondrez-vous. Bien, mais en êtes-vous si sûr ? Faisant volontairement fi de la notion d’intimité, nous pouvons toutefois entrevoir un potentiel risque totalitaire. Imaginez, sans même parler de dictature, que nos gouvernants, pour quelconques raisons, opèrent un glissement politique faisant passer le principe de sécurité au-dessus de nos libertés. Dès lors, pensez aux outils de surveillance possiblement mis en place, géolocalisation, reconnaissance faciale qui pourrait se coupler aux comptes Facebook, Twitter, Instagram ou Youtube de la population, devenant bien pire qu’une dystopie, un enfer. Afin de jauger le pouls de ce genre d’éventualité, les combats de la Quadrature du Net sont une référence.
Mes espoirs, mes cher.e.s ami.e.s, vous les connaissez déjà, je ne vous les ai que trop exagérément radotés. Nos réseaux sociaux, ainsi que tout autres outils de communication, devraient inconditionnellement être ouverts et décentralisés. Chaque groupe, communauté et individu devrait pouvoir déployer sa propre instance. Comprenez, la contagion actuelle de censure politique ou personnel de ces canaux est intrinsèque à l’architecture de ces mastodontes. Idem pour ce qui est de nos échanges privés, nous devrions systématiquement les crypter.
A vous donc, mes ami.e.s utilisant tout comme moi Facebook, Twitter & Co., cet article n’est voué qu’à vous armer d’un cheminement et d’une conviction. Car la période actuelle laisse entrevoir certaines évolutions. Déjà, une forme de contournement. Sur Discord, l’on vit fleurir un nombre croissant de serveurs aux thèmes étrangers (Politique, développement personnel, etc.) à sa vocation initiale, le gaming. Ensuite, les prises de conscience. Par réactions aux changements de politiques radicales de ces quelques groupes, nous fumes témoins de la masse d’utilisateurs migrants vers des solutions plus “démocratiques”. La polémique WhatApp qui fit migrer beaucoup d'utilisateurs se sentant trahis vers Signal ou Telegram. Ou, le récent rachat de Twitter qui fit opérer une colossale migration d’un pan complet de ses utilisateurs vers Mastodon.
Toutefois, entendons-nous bien, nulle question ici de confondre le secteur privé, ses innovations et les solutions structurelles qu’il puisse livrer, mais bien de s’opposer à toutes dérives et toutes toute-puissances. Devenant empires, sans éthique ni humanité, ces léviathans devraient naturellement être retrocédés au collectif.
Google Wave fut, à mes yeux, un excellent exemple d’initiative incarnant un sain équilibre entre structure privé et pouvoir personnel de ses utilisateurs. Car, en plus d’avoir été un très bon réseau social, son code source laissé libre permettait à quiconque de pouvoir installer son instance personnelle.Alors, mes cher.e.s ami.e.s, je terminerais ce post sur une espérance. Tandis que, par ses agglomérats d’oligopoles en roue libre, le web commence à montrer ses limites et sa fin, une nouvelle bouffée d’oxygéne commence à s’imposer. Cette prochaine évolution, inespérée et inévitable, refondra l’existant sans précédent. Comme un serpent faisant peau neuve, le Web 3.0 sera fondamentalement décentralisé, crypté et horizontal. Reposant sur les principes de blockchains, il permettra par ses fondations de laisser place à l’échange et le partage beaucoup plus librement. Rajoutez-lui les couches de crypto-monnaies, d’intelligence artificielle et vous aurez l’écosystème possible de ce 21éme siécle. La question restante est, que ferons-nous de ce inestimable dessein ? Et, surtout, avec cette précieuse opportunité, est-on encore capable de garder notre pouvoir personnel sans l’abandonner à des entités assoiffés de données personnelles?
“Internet perdait peu à peu son statut de fenêtre sur le monde pour devenir un outils de contrôle. Une nouvelle économie naissait. Nous en serions la matière première. Le nouveau monde bousculait tout: nos échanges, nos droits, notre vie privée. Préserver sa vie privée à l’ère de l’exposition de soi est un acte révolutionnaire…” Satoshi - Inventeur du Bitcoin